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Accueil » Ethereum » Qui est Vitalik Buterin, le génie derrière Ethereum ?
Portrait d’un génie en avance sur son temps – Vitalik Buterin, malgré ses multiples talents reconnus sur la scène internationale, n’en reste pas moins un personnage énigmatique. Il a su, grâce à ses travaux, faire basculer l’écosystème crypto à un autre niveau. Ce jeune passionné de cryptographie a, en effet, mis au point depuis désormais quelques années une blockchain qui s’apprête à révolutionner le monde. Son nom ? Ethereum. Futur pilier du web3 et support de nombres d’applications décentralisées, cette technologie pourrait, à l’image d’Internet en son temps, changer radicalement notre quotidien de demain. Plongeons dans le portrait de ce programmeur inspiré qui a su lancer un tournant dans un secteur était déjà une révolution en soi. Celui de la Blockchain.
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De son premier ordinateur reçu à l’âge de 6 ans à ses premiers pas sur la blockchain avec la découverte de Bitcoin, Vitalik Buterin, génie de l’informatique, est un acteur majeur et essentiel de notre cher écosystème.
Vitalik Buterin est né le 31 janvier 1994. Ses parents, Dmitry Buterin et Natalia Amaline, à la recherche de meilleures conditions de travail, émigrent au Canada alors qu’il était âgé de 6 ans. Et figurez-vous que toute cette histoire prend ses racines dans la plus banale des origines. Les péripéties de Vitalik au sein d’un jeu bien connu. World of Warcraft. En véritable fan du jeu, le garçon qu’il est alors, passe des heures à développer ses personnages, à les faire monter en capacité. Jusqu’à devenir extrêmement fort. Mais, un terrible évènement va un jour le bouleverser.
En effet, à un moment donné, Blizzard, la maison d’édition du jeu, va refroidir ses ardeurs. Les développeurs décident de manière arbitraire de modifier les règles. Leur équipe change les paramètres de jeu et en vient à supprimer le sort « Siphon Life » utilisé par l’avatar de Vitalik. En un claquement de doigt, les performances de son personnage s’en trouvent radicalement réduites. Les innombrables heures qu’il avait passées à le développer sont bonnes à jeter à la poubelle. Cet évènement marqua fortement Vitalik et lui servit d’inspiration bien plus tard pour sa future création, Ethereum. Une blockchain au sein de laquelle personne n’est en mesure de changer les règles selon son bon vouloir.
Il dira par la suite avoir réalisé à ce moment-là les inconvénients inhérents à tout système centralisé. Le statu quo peut à tout moment être modifié par la volonté d’une seule entité.
C’est son père, Dmitry Buterin, qui le premier lui introduit Bitcoin en février ou mars 2013 en lui disant « hey regarde, une monnaie décentralisée ». D’abord sceptique, Vitalik laisse de côté le sujet en pensant qu’une telle monnaie ne pouvait avoir de valeur intrinsèque. Mais, quelques semaines plus tard, il en entend à nouveau parler. Il se penche alors plus profondément sur le sujet. Comme il le dit lui-même :
« Lorsque vous entendez une chose par deux fois [dans des situations différentes], cela implique qu’il y a des chances pour qu’elle soit pertinente. Ou du moins, elle a une plus forte probabilité d’être légitime. Cela valait donc le coup de creuser un peu plus. »
De fil en aiguille, il se prend de passion pour le domaine. Sans perdre de temps finalement, il lui vient l’idée de tenter de gagner quelques Bitcoins en s’investissant dans les divers forums qui existent. Il trouve son premier job au sein de Bitcoin Weekly, un site web pour lequel il commence à écrire des articles contre 5 BTC. Une somme incroyable aujourd’hui mais seulement 4 $ environ à l’époque.
Il se met à écrire des tonnes d’articles. Avec son travail de rédacteur, il se dégage un salaire qui équivaut alors à environ 20% du smic. Toutefois, il profite ainsi pleinement de la rapide prise en valeur du Bitcoin. Par cette démarche, il noue aussi de précieux contacts au sein de la communauté et parvient à comprendre de mieux en mieux la technologie cachée derrière le protocole Bitcoin.
À un moment donné, l’employeur de Vitalik vient à court d’argent. Mais par un ingénieux système, Vitalik parvient à prolonger sa production d’articles de quelques mois en inventant un nouveau business model. Toutes les semaines, il écrit deux articles, mais ne publie sur le forum de Bitcoiners que le premier paragraphe de chaque. Ces articles sont tous deux associés à une adresse Bitcoin. Vitalik indique alors qu’ils ne seront publiés en entier qu’à réception de 2,5 BTC sur les adresses Bitcoin associées au terme d’une participation des lecteurs intéressés. Une sorte de crowdfunding dans les faits. Et sa technique fonctionne ! Les membres du forum adhérèrent au concept pendant quelques mois. Ce qui permit à Vitalik de recevoir entre 10 à 15 dollars à l’époque pour chaque article.
« Une des choses fascinantes avec les cryptomonnaies est que cela permet de manière très simple de créer de toute pièce des mécanismes économiques. De créer un terrain d’expérimentation avec toutes sortes de modèles économiques. »
Bitcoin Magazine fut le second projet sur lequel Vitalik travailla au sein de la communauté Bitcoin. C’est en fait une personne de la communauté, Mihai Alisie, qui le contacte et lui propose de rejoindre l’équipe de rédacteurs du journal qu’il s’apprête à lancer. Vitalik, à l’époque, est ravi qu’on le reconnaisse pour ses talents. Il commence à écrire des articles techniques, des tutoriels, à couvrir des évènements, à mener des interviews.
Au bout de quelque temps, certains investisseurs lui permettent même de toucher jusqu’à 500 $ par mois pour son travail. Une valeur qui pu se transformer parfois en 5 000 $ au gré de la montée du cours du Bitcoin. Mais hormis ce salaire, la plus grande gratification pour le jeune homme est alors toutes les connexions créées durant cette période avec la communauté crypto. Au gré de ses discussions, il prend ainsi pleinement conscience des enjeux derrière cette nouvelle technologie.
En fait, Vitalik Buterin ne dissociera les notions de « technologie blockchain » et de « Bitcoin » que bien plus tard. Le saut dans le grand bain arrive en octobre 2013 lorsqu’il visite Israël. Avant cela, Vitalik avait déjà vu naître des projets autour de Bitcoin et aperçu quelques magasins qui acceptaient cette monnaie virtuelle. Dans le New Hampshire et à Berlin notamment. Tous étaient concentrés sur l’adoption de Bitcoin en tant que monnaie.
En Israël, en revanche, Vitalik est confronté à une communauté totalement différente, concentrée sur les aspects techniques de Bitcoin. Des projets appelés Colored Coins et Mastercoin cherchent à utiliser la technologie blockchain pour d’autres applications que Bitcoin. Colored Coins veut mettre au point une surcouche de Bitcoin sur laquelle faire naitre d’autres tokens. Mastercoin s’oriente sur la possibilité d’émettre des contrats financiers (smart contracts) sur la blockchain. Toutefois, ces projets se basent uniquement sur la blockchain Bitcoin et cherchent à lui assigner des fonctionnalités supplémentaires.
Vitalik réalise soudain qu’en remplaçant le langage de programmation de bitcoin par un autre, qui soit plus adapté, il serait alors bien plus aisé de faire émerger toutes ces nouvelles fonctionnalités. Il suggère l’idée aux projets en question, mais cette évolution ne semble pas les enthousiasmer de prime abord. Vitalik décide donc de s’en charger lui-même.
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« Je ne blâme absolument pas Satoshi pour ne pas avoir inventé Ethereum. Bitcoin en lui-même est déjà une révolution à part entière à la fois dans le domaine de la science informatique et celui de l’économie. »
Ces révolutions sont les suivantes :
« Généralement lorsque vous voulez tester des idées radicales, vous les essayez une par une […] Mais vous proposez rarement un environnement complet prêt à l’emploi. »
C’est pourtant ce qu’a fait Satoshi. En ce sens, son action est révolutionnaire. Vitalik s’attarde d’ailleurs sur la plus grosse contribution que Satoshi est faite à la communauté crypto. Une communauté qui a existé durant des dizaines d’années, bien avant Bitcoin.
« Pour moi, [l’innovation derrière l’invention Bitcoin] ce n’est même pas l’idée de Proof of Work, ce n’est pas l’idée de monnaie décentralisée. C’est l’idée que vous pouvez faire bien plus avec un système cryptographique si vous les pensez dès le départ en tant que système économique. »
Un nouveau système de consensus, une monnaie décentralisée qui fonctionne, une révolution monétaire qui s’étendra sur plusieurs dizaines d’années… Tous les changements de paradigme apportés par Satoshi ont été nécessaires pour permettre l’émergence d’un projet comme Ethereum. Bitcoin a ouvert les vannes qui ont permis toutes ces innovations.
Vitalik a pensé dès le départ Ethereum comme une plateforme sur laquelle bâtir toutes les applications du web3. Un nouvel internet porté par la révolution blockchain. Pour lui, Ethereum vient compenser le nombre limité de fonctionnalités autorisées par Bitcoin. Selon Vitalik, cela revient à comparer une calculatrice et un smartphone.
« La calculatrice fait une seul chose [calculer] mais elle le fait très bien [à l’image de Bitcoin]. Mais les gens vont avoir envie de plus de fonctions. Au sein d’un smartphone vous réunissez tous ces besoins. Une calculette basique, de la musique, un navigateur Internet… »
Il s’agit pour Vitalik de mettre à profit la pleine puissance de la blockchain au service de cas d’usage plus généraux. Et force est de constater qu’une fois cette base en place – Ethereum -, l’émergence de technologies plus révolutionnaires et innovantes les unes que les autres n’a pas tardé. NFT, métavers, DeFi (Finance Décentralisée)…
Dès le départ Vitalik a imaginé Ethereum pour être un réseau multitâches.
« Vous pouvez considérer Ethereum comme une plateforme décentralisée au sein de laquelle les gens peuvent intégrer toutes sortes de choses qui vivent à l’intérieur. Cet environnement programmable peut être utilisé pour simuler une monnaie, un système d’enregistrement de noms de domaine ou encore des contrats financiers […] C’est littéralement une monnaie programmable. »
Au départ tout était question de monnaie, l’idée à la base d’Ethereum était donc de bâtir une monnaie programmable. Ce n’est que quelques mois plus tard que Vitalik réalise que cette technologie est en mesure de lui apporter bien plus. Système de stockage de fichier décentralisé, registre de noms de domaines… Le nombre d’usages possibles se multiplie au gré du développement et finit par modifier la vision de Vitalik Buterin sur les capacités de la blockchain Ethereum.
Alors qu’elle était simplement destinée à devenir l’équivalent de Mastercoin, avec l’aspect programmable en plus, Vitalik va soudain réaliser l’ampleur des possibilités offerte par sa création.
« Soudain, on pouvait faire Namecoin en deux lignes de code. On pouvait faire une version décentralisée de Dropbox en 15 lignes. De la gouvernance. Et une multitude d’applications blockchain. »
Difficile, en prenant conscience de toutes ces possibilités, de déterminer laquelle privilégier. C’est comme retourner en 1960 avec l’ordinateur. Les gens ne faisaient pas grand-chose avec. Ils pensaient qu’il s’agissait d’un simple calculateur. Puis soudain, quelqu’un a déclaré avoir un inventé un langage de programmation complètement abstrait et ce fut le début de quelque chose de révolutionnaire. Personne n’a mis en avant le C++ à sa création comme étant l’outil parfait pour construire des jeux vidéos. Tout cela est arrivé après coup.
« Si les cryptos s’avèrent trouver leur utilité, je suis convaincu qu’elles suivront le même chemin. »
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En général, dans l’industrie, il y a une sorte de pondération selon Vitalik entre libre accès et confiance. Plus une industrie est libre d’accès, plus le problème de confiance peut se révéler important. Il suffit de prendre l’exemple des systèmes de stockage de fichier. Les gens utilisent Amazon Web Services ou Dropbox et autres moyens de stockage de données centralisés dans le cloud. Le cloud, un mot qui dérange profondément Vitalik.
« Le terme en lui-même donne le sentiment d’un système décentralisé. Une métaphore trompeuse car il n’en est rien. L’ensemble, en réalité, est bien contrôlé par quelqu’un qui fournit la moitié des données à la NSA. Peut-être seulement 25% pour être gentil. »
Et c’est là qu’intervient la blockchain. Pourquoi ne pas créer un système de stockage de données complètement décentralisé dans lequel chaque individu pourrait avoir confiance ?
Les problèmes qui se posent à l’heure actuelle pour mettre en place un tel système sont multiples :
Dans la vie réelle, les gens ne se posent pas ces questions. Pourquoi donc ? Parce qu’on leur donne une facilité d’accès à ces services, une utilisation gratuite en quelque sorte. Pour l’instant facilité d’accès rime avec problème de confiance. Centralisation des acteurs, communication des données, surveillance… Mais peut-être plus pour longtemps.
« Avec les cryptos, nous avons soudain la possibilité de concilier un très haut niveau d’accès libre et aisé tout en maintenant un haut niveau de confiance. »
Mais alors par quel subterfuge les cryptomonnaies parviennent-elles à assurer cette confiance ? C’est très simple, il suffit de mettre à profit la nature humaine. Dans le monde normal, si quelqu’un commet un méfait, la justice, ou la régulation pour une entité, se charge de le rappeler à l’ordre. Dans le monde crypto, cela n’est pas possible, la démarche serait trop coûteuse de retrouver chaque individu malhonnête à travers la planète.
À la place, il faut une motivation économique qui les pousse à agir dans l’intérêt général. Les participants vont ainsi mettre en gage une certaine somme d’argent, ou d’ETH en l’occurrence. Puis dans le cas où ils ne se comporteraient pas selon les règles, celle-ci leur sera retirée par le protocole. En revanche, ceux qui se comportent de la bonne manière récoltent en contrepartie, toutes les secondes, des récompenses en ETH pour leur participation. C’est sur ce type de système, ici le staking sur Ethereum, que repose la confiance placée dans les systèmes blockchain. La blockchain actionne le bon levier, celui de la carotte et du bâton autour du plus fort des moteurs, l’argent.
Pour Vitalik, Bitcoin a en effet des chances de remplacer l’or comme monnaie de réserve mondiale.
« Théoriquement, quand je mets de côté les choses qui me chagrinent concernant le Proof of Work, le fait est que le minage de Bitcoin est supérieur au minage de l’or qui pollue la planète dans des proportions bien supérieures. Par ailleurs, Bitcoin a une production et un nombre d’unités bien plus prédictible que celle de l’or. »
Donc, il y a une possibilité pour que Bitcoin atteigne une capitalisation proche de celle de l’or – 7 000 milliards de dollars au bas mot – et qu’il vaille un jour plusieurs millions de dollars l’unité. Beaucoup de gens sont guidés dans leurs investissements par cette possibilité.
Pour les cryptos de manière générale, il y a un large spectre de possibilités. L’une d’entre elle est qu’elles ne trouvent pas leur utilité. Ou que les gouvernements sous la menace s’emparent de 51 % du réseau afin de plonger la technologie dans les abysses. Il est aussi possible que la blockchain devienne une optimisation ennuyeuse du fonctionnement interne aux entreprises et aux banques, optimisant simplement leurs process et leurs échanges.
D’un autre côté, l’émergence de nouvelles technologies pourrait s’implanter plus profondément dans notre quotidien. Le système de stockage décentralisé IPFS (InterPlanetary File System) pourrait devenir le principal moyen de stocker des fichiers. Nous pourrions aussi aller vers une décentralisation progressive de tous nos processus. Dans les cas les plus extrêmes de cette vision positive, toute notre société fonctionnerait à l’aide de cryptos et les gouvernements seraient remplacés par des DAO (Decentralized Autonomous Organization).
Tout est possible selon Vitalik. Il s’agit simplement de déterminer à quel point l’enthousiasme des participants, des développeurs, de ceux qui bâtissent les systèmes et les applications d’aujourd’hui va se transformer en cas d’usages réels.
L’avenir des cryptos ne sera pas tout blanc ou tout noir.
« L’avenir de l’écosystème crypto dépend de l’effet réseau. Car toutes ces technologies fonctionnent en synergie. Ainsi, plus elles auront de succès, plus il leur sera facile d’avoir encore plus de succès. »
Finalement, la crypto aujourd’hui est comme une immense startup, une technologie prometteuse pour laquelle nous sommes tous des investisseurs en capital-risque.
« Il y a 90 % de probabilité que notre startup échoue, 5 % de chance que l’on récupère notre investissement, 2 % que cela rapporte entre x2 et x10, 1 % de chance d’un x10 à x100 et 1 % de chance que cela soit le prochain Google. »
Toutes ces probabilités de succès sont parfois multiplicatives et parfois additives. Si l’une de ces innovations, Bitcoin par exemple, a du succès, cela conduira les cryptos sur un certain chemin. Si Ethereum réussit à son tour, le secteur crypto sera peut-être 3 fois, 10 fois, 100 fois plus grand. Et ainsi de suite jusqu’à parvenir aux hypothèses les plus optimistes.
Vitalik dit apprécier le calme des phases de bearmarket au sein desquelles le bruit ambiant se réduit et permet de bâtir plus aisément le futur. Les rollups d’Ethereum émergent enfin et intègrent les technologie dont Vitalik parlent depuis des années. Des système de réduction des frais de transaction qui ont un objectif principal : permettre à la blockchain Ethereum d’accueillir les futurs afflux massifs d’usages apportés par l’adoption mainstream.
Dans le développement d’Ethereum, Vitalik rappelle l’importance de trouver le bon dosage afin de ne pas précipiter les choses. Bien sûr, l’arrivée de nouveaux chercheurs et développeurs très doués permet d’accélérer les avancées du réseau. Mais d’un autre côté, il faut prendre garde à ne pas se précipiter afin d’éviter les erreurs. En effet, avec le nombre d’utilisateurs et les sommes désormais en jeu au sein de la blockchain, les développeurs n’ont pas le droit de se rater.
En 2018 et 2019, Vitalik le reconnait. Les développeurs semblaient déçus par les faibles avancées sur Ethereum. En effet, il peut être frustrant de travailler sans en voir rapidement et de manière concrète les résultats. On le sait, les révolutions mettent du temps à se préparer. En août 2022, à une époque où le Merge se rapproche à grands pas, Vitalik l’annonce. Cette phase de déprime est de l’histoire ancienne. Avec The Merge dans le coin du rétroviseur, les développeurs se rendent compte à quel point la révolution est en marche. Et le bout du tunnel ne semble finalement plus si loin. Paradoxalement, Vitalik Buterin est convaincu à ce moment-là que l’impact de The Merge ne sera pas pricé à sa juste valeur, du moins pas immédiatement.
« Lorsque que The Merge arrivera, je m’attend à ce que ces changements radicaux ne soient pas considérés à leur juste valeur. Pas seulement en terme de prix de marché mais aussi au niveau psychologique et narratif. »
Pour Vitalik, c’est assez étrange que les régulateurs tentent de faire la distinction entre blockchain et cryptomonnaies. D’un côté, ils souhaitent au travers de leurs processus rendre la technologie plus accessible. Mais de l’autre, ils conservent leur réticence vis-à-vis des cryptos. Or, cet écosystème est intrinsèquement connecté.
« Vous ne pouvez pas avoir l’une sans l’autre [blockchain et cryptos]. En Chine, les régulateurs ont essayé de les séparer, mais dans la réalité, si vous n’avez pas de cryptomonnaie associée, votre blockchain devient une simple coquille vide. Et personne ne voudra y adhérer. »
En fait, ils tentent de décourager la spéculation sur les cryptomonnaies sans les bannir pour autant. Vitalik le dit pourtant lui-même. Il n’est pas un spéculateur.
« J’achète des cryptos et je me contente de les holder. »
Le problème fondamental avec un écosystème comme les cryptos, qui se développe à la vitesse de l’éclair, c’est que cela attire de nombreuses personnes, de nombreux investisseurs et spéculateurs. Et tous ne sont pas dotés de bonnes intentions comme on peut le voir avec des Do Kwon ou des Sam Bankman-Fried.
Selon Vitalik Buterin, l’un des suspects derrière l’anonyme créateur de Bitcoin pourrait être Hal Finney. En effet, il est l’un des tout premiers cypherpunks a s’être intéressé à Bitcoin.
« S’il n’est pas Satoshi lui-même, il est très probable que même lui ne savait pas qui se cachait derrière cette identité. »
Le fait que Satoshi soit resté anonyme permet de renforcer l’image d’un réseau qui n’appartient à personne. Pour Vitalik, c’est aussi un poids à porter que de représenter l’image d’une technologie. Il le ressent vis-à-vis d’Ethereum, malgré la grande communauté de développeurs. C’est l’une des raisons pour lesquelles il a encouragé l’écosystème Ethereum à devenir plus décentralisé dans l’ensemble de ses aspects. Il a poussé les développeurs Ethereum Core à travailler en dehors de la fondation Ethereum. Il a également donné la capacité à un plus grand nombre de personnes d’intervenir dans la prise de décisions quant à l’avenir de la blockchain. Tout cela dans le but de supprimer sa propre influence de la liste des points de défaillance du projet.
Au cours du XXe siècle, nous avons vu apparaitre d’innombrables intermédiaires en ce qui concerne la monnaie. Le dollars est passé d’un statut où il reposait sur l’or au statut où il ne reposait plus sur rien. Les gens se sont mis à avoir des comptes en banques, ceux-ci sont devenus électroniques. Nous avons fini par oublier qu’il y a encore quelques dizaines d’années, notre système était loin de fonctionner ainsi.
Ce qui caractérise notre siècle, c’est finalement qu’un tas de choses a priori de valeur ne reposent en fait sur rien.
« Prenez l’exemple d’une entreprise comme Twitter. Vous pouvez imaginer que si les employés le voulaient, ils pourraient tous quitter l’entreprise et commencer ensemble à travailler sur Twitter 2.0. »
Ainsi, en effet, il est probable que le Twitter original s’écroulerait. Et les programmeurs de Twitter pourraient tout à fait réécrire entièrement le code en trois mois. La seule chose finalement qui permet à Twitter de conserver sa valeur est l’effet réseau et les problèmes de coordination entre les individus.
Qu’on le veuille ou non, Ethereum est une immense révolution à l’instar de Bitcoin. Ce géant porte désormais sur ses épaules l’avenir du monde crypto. Et ses épaules sont finalement celle de Vitalik Buterin. Un petit génie qui, dès son plus jeune âge, a su changer la face d’un secteur tout entier. Celui des cryptos et de la blockchain. Qui sait vers quel avenir cette technologie révolutionnaire nous conduit ? Espérons que Vitalik Buterin continue encore longtemps de partager avec nous sa vision.
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Issu d’une formation d’ingénieur, j’ai découvert le monde des cryptomonnaies en 2020. Je me suis rapidement passionné pour cet univers en pleine expansion au sein duquel se développent les innovations de demain. J’espère, au travers de mes articles, entraîner le plus grand nombre dans cette fabuleuse aventure.
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